Marie, éleveuse de chèvres
Depuis plus de 20 ans, Marie-France vit seule dans sa ferme drômoise où elle s’occupe d’un cheptel de 80 bêtes, ses « filles ». « Marie » fait tout elle-même : traite, soins, coupe des foins, mécanique, et bien sûr production de fromages. Chaque vendredi, elle vend son picodon au marché de Dieulefit, quelques kilomètres plus loin. Les journées sont longues et éprouvantes, physiquement comme moralement. À quelques mois de sa retraite, j’ai voulu capter toute la force de Marie, mais aussi l’usure d’une vie paysanne.
5H — Les journées commencent tôt, en particulier le vendredi, jour de marché à Dieulefit.
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Entre les fromages à préparer et le matériel à charger, le marché demande plus de 2H de préparation.
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Le lait caillé de la veille est moulé en faisselles, qui seront vendues fraîches au marché.
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8H — C'est l'heure de la traite, les chèvres se préparent à foncer. Il faut réussir à les faire passer 8 par 8.
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Les chèvres savent ce qu'elles ont à faire. Elles montent sur le quai, où elles sont traites en une dizaine de minutes.
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C'est le moment où les blessures sont repérées et soignées. Ici, une plaie est soignée à l'argile.
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Comme chez les humains, l'aloé Vera aide à cicatriser.
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En plus de la traite mécanique, une quinzaine de chèvres sont traites à la main car leur bâtiment n'est pas équipé.
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Malgré tous les efforts de Marie, ce bouc malade n'aura pas survécu. Il faudra le remonter près de la route, où l'équarissage viendra le chercher.
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À l'heure du déjeuner, Marie est soucieuse. Elle étudie son guide des plantes médicinale pour soigner au mieux une chèvre malade.
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Elle appelle également un server météo pour obtenir les prévisions et ainsi planifier la coupe et le ramassage du foin.
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Pendant les heures chaudes, il est trop difficile de travailler. La sieste, nécessaire pour tenir le rythme, est la bienvenue.
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En journée, les chèvres pâturent à l'ombre des arbres. Elles seront emmenées en balade en soirée, lorsque l'air sera assez frais pour qu'elles se déplacent sans trop d'effort.
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Les boucs servent à la reproduction une fois par an et sont renouvelés tous les 3 ans environ pour éviter les problèmes de consanguinité.
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Marie fait ses foins elle-même, ce qui lui permet de maîtriser la provenance de sa nourriture, et de faire quelques économies.
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L'été, ce travail s'additionne au reste. Il faut ainsi faucher, andainer, botter et stocker des tonnes de foin.
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Ce sont autant de machines qu'il faut savoir manier, et réparer… Celles de Marie sont vieilles et demandent de l'entretien.
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Même si elle reçoit des coup de main, Marie assure quasiment seule ce gros travail.
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18h — Déchargement d'une remorque
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19H — Tous les soirs, Marie sort les chèvres pour leur faire profiter de l'air frais, et manger des plantes différentes de leur enclôt.
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Ces balade durent jusqu'à la nuit. C'est un moment de liberté, tant pour les chèvres, que pour Marie.
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22H30 — À la tombée de la nuit, le troupeau rentre de lui-même vers la ferme.
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Les chèvres profitent de l'air frais et tant qu'il ne fait pas nuit noire, il est difficile de les faire rentrer.
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Il faut ensuite les trier : elles sont séparées en plusieurs enclôts selon leur âge, caractère, sexe…
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Malgré la fatigue, Marie garde le sourire et soigne ses bêtes avec attention.
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Le soir est propice à une seconde tournée de soins pour les chèvres malades ou blessées.
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Aujourd'hui, une chèvre souffrant de colliques reçoit du charbon de bois.
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Enfin, il faut s'assurer que chaque enclôt a de l'eau et de la nourriture pour la nuit…
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… et que tous les animaux (poules, boucs, chèvres) sont bien rentrés.
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Les journées se finissent rarement avant 23h30. La soirée commence alors pour Marie-France qui prend alors le temps de nourrir ses chiens, se doucher, dîner, lire…
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